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Comité stéphanois
23 octobre 2013

La rébellion française, 1661-1789

La Rebellion Française (2002)

La rébellion française, 1661-1789, de Jean Nicolas, 2002.

Extrait n°1 : Les foules se rassemblent aux cris de Caroi, Caroi - "qui est, lit-on dans un rapport, le mot excitant sédition dans cette province comme gabeleux et maltôtier dans les autres". La répression, menée à grands moyens militaires, devait expédier aux galères des centaines de condamnés. Cette révolte, blasonnée dans le registre du dérisoire sous le nom de "guerre de Lustucru", est le dernier des grands mouvements collectifs liés à la fiscalité directe.

Extrait n°2 : Un écrit circule dans les campagnes, fort "insolent" pour les seigneurs : sous l'appellation de Code paysan, il revendique "la liberté de la province armorique" et énumère un certain nombre de griefs relatifs au papier timbré mais aussi à la chasse, aux colombiers, aux moulins banaux ; il réclame la suppression des champarts, dîmes et corvées en même temps qu'il dénonce en termes extravagants une "gabelle" personnifiée qu'il faut pourchasser ainsi que ses "enfants", avec ordre de "tirer sur elle comme sur un chien enragé".

Extrait n°3 : Au printemps 1769, l'affrontement débouche sur une sorte de jacquerie anti-industrielle dont Versailles a aussitôt connaissance : le 24 mars, jour du Vendredi saint, lit-on dans la correspondance qui rapporte les faits, "plus de cinq cents paysans armés de fusils, de pistolets, de faux et de bâtons ferrés fondent successivement sur toutes les carrières, mettent le feu à toutes les baraques et aux maisons des directeurs qu'ils ruinent de fond en comble, détruisent tous les ouvrages, comblent tous les puits, pillent et vendent tout ce qui se rencontre sous leurs mains, outils, ferrures, planches, charbon, meubles et effets, partagent entre eux ce qu'ils ne peuvent vendre, se saisissent des chevaux et des bateaux, courent dans tous les villages voisins sommer les habitants de leur déclarer où sont les directeurs qu'ils veulent, disent-ils, avoir vifs ou morts".

Extrait n°4 : L'insistante vision tocquevillienne d'idées critiques venues d'en haut, sorties des cénacles de la pensée, et qui, par étapes, auraient atteint le bas de l'échelle au point d'"enflammer jusqu'à l'imagination des femmes et des paysans", un tel schéma résiste mal à l'examen des faits. C'est à ras de terre que s'élaboraient les aspirations réformistes du plus grand nombre, et toutes les espérances libertaires que la convocation des Etats généraux allait permettre de formuler en mots et en doctrine.

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