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Comité stéphanois
livre
25 juin 2013

Etat d'Exception - Homo Sacer, II, 1

Etat d'exception (2003)

Etat d'Exception, Homo Sacer, II, 1, de Giorgio Agamben; 2003.

Extrait n°1 : Prenons le cas de l'Etat nazi. Dès que Hitler eut pris le pouvoir (ou, comme on devrait peut-être le dire plus exactement, dès que le pouvoir lui fut livré), il promulgua le 28 février 1933 un "décret pour la protection du peuple et de l'Etat", qui suspendait les articles de la constitution de Weimar relatifs aux libertés personnelles. Le décret ne fut jamais révoqué, si bien que tout le troisième Reich peut être considéré, du point de vue juridique, comme un état d'exception qui a duré douze ans. Le totalitarisme moderne peut être défini, en ce sens, comme l'instauration, par l'état d'exception, d'une guerre civile légale, qui permet l'élimination physique non seulement des adversaires politiques, mais de catégories entières de citoyens qui, pour une raison ou une autre, semblent non intégrables dans le système politique. Dès lors, la création volotaire d'un état d'urgence permanent (même s'il n'est pas déclaré au sens technique) est devenue l'une des pratiques essentielles des Etats contemporains, y compris de ceux que l'on appelle démocratiques.

Extrait n°2 : Au sens technique, la république n'est plus parlementaire, mais gouvernementale. Et il est significatif qu'une semblable transformatio de l'ordre constitutionnel, aujourd'hui en cours à des degrés divers dans toutes les démocraties occidentales, bien qu'elle soit parfaitement connue des juristes et des politiciens, échappe totalement à la connaissance des citoyens. C'est justement au moment où elle voudrait donner des leçons de démocratie à des cultures et à de traditions différentes, que la culture politique de l'Occident ne se rend pas compte qu'elle a totalement perdu les principes qui la fondent.

Extrait n°3 : Ce que l' "arche" du pouvoir contient en son centre est l'état d'exception, mais c'est là essentiellement un espace vide, où une action humaine sans rapport avec le droit fait face à une norme sans rapport avec la vie. Cela ne signifie pas que la machine, avec son centre vide, ne soit pas efficace ; au contraire, ce que nous avons voulu montrer est précisément qu'elle a continué à fonctionner presque sans interruption à partir de la première guerre mondiale, à travers le fascisme et le national-socialisme, jusqu'à nos jours. L'état d'exception a même atteint aujourd'hui son plus large déploiement planétaire. L'aspect normatif du droit peut être ainsi impunément oblitéré et contre-dit par une violence gouvernementale qui, en ignorant à l'extérieur le droit international et en produisant à l'intérieur un état d'exception permanent, prétend cependant appliquer encore le droit. Il ne s'agit pas, naturellement, de ramener l'état d'exception à ses limites temporellement et spatialement définies, pour réaffirmer le primat d'une norme et de droits qui, en dernière instance, ont en lui leur propre fondement. De l'état d'exception effectif où nous vivons, le retour à l'état de droit n'est pas possible, puisque ce qui est en question maintenant ce sont les concepts mêmes d' "état" et de "droit". Mais s'il est possible de tenter d'arrêter la machine, d'en montrer la fiction centrale, c'est parce que entre violence et droit, entre vie et norme, il n'y a aucune articulation substantielle. A côté du mouvement qui tente de les maintenir à tout prix en relation, il existe un contre-mouvement qui, opérant en sens inverse dans le droit et dans la vie, tente chaque fois de dénouer ce qui a été artificiellement et violemment lié. Dans le champ de tensions de notre culture agissent donc deux forces opposées : l'une qui institue et qui pose, l'autre qui désactive et dépose. L'état d'exception constitue le point de leur plus grande tension et, en même temps, ce qui, en coincidant avec la règle, menace aujourd'hui de les rendre indiscernables. Vivre sous l'état d'exception signifie faire l'expérience de ces deux possibilités et, cependant, en séparant chaque fois les deux forces, tenter sans cesse d'interrompre le fonctionnement de la machine qui est en train de mener l'Occident à la guerre civile mondiale.

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25 juin 2013

LQR - La propagande du quotidien

LQR (2006)

LQR - la propagande du quotidien, de Eric Hazan, 2006.

Extrait n°1 : Il est vrai que la LTI, création des services dirigés par Goebbels, était étroitement contrôlée par les organes de sécurité nazis alors que la LQR évolue sous l'effet d'une sorte de darwinisme sémantique : les mots et les formules les plus efficaces prolifèrent et prennent la place des énoncés moins performants. La langue du IIIe Reich disait  de la façon la plus "vulgaire" possible le racisme le plus sauvage ; la LQR cherche à donner un vernis de respectabilité au racisme ordinaire. La LTI visait à galvaniser, à fanatiser ; la LQR s'emploie à assurer l'apathie, à prêcher le multi-tout-ce-qu'on-voudra du moment que l'ordre libéral n'est pas menacé. C'est une arme postmoderne, bien adaptée aux conditions "démocratiques" où il ne s'agit plus de l'emporter dans la guerre civile mais d'escamoter le conflit, de le rendre invisible et inaudible.

Extrait n°2 : L'autre fonction de l'euphémisme consiste à prendre un mot banal, à en évacuer progressivement le sens et à s'en servir pour dissimuler un vide qui pourrait être inquiétant. Soit par exemple, pour cette fonction de masque, l'omniprésente réforme : en LQR, le mot a deux usages principaux. Le premier est de rendre acceptable le démantèlement d'institutions publiques et l'accélération de la modernisation libérale : "Seule la mise en place immédiate et accélérée d'un programme de réformes peut rétablir notre situation économique", écrit Ernest-Antoine Sellière dans Le Monde du 1er juin 2005, au lendemain du référendum sur la Constitution européenne. Et dans le même journal, Edouard Balladur, ancien premier ministre, livre une belle dénégation : "Qui dit réforme ne dit pas nécessairement injustice, bien au contraire" (17 août 2005). Dans son autre usage, réforme est une manière pour les gouvernants de signifier, face à une question vraiment litigieuse, que la décision est prise de l'enterrer sous les enquêtes, rapports et travaux de commissions. Le lobby des constructeurs contraint-il le ministre de l'Ecologie à abandonner son projet de "malus" pour l'assurance des voitures neuves les plus polluantes ? "Il a confirmé que deux groupes de travail parlementaires seraient mis en place d'ici fin septembre pour étudier cette réforme et que des discussions auraient lieu." Les députés refusent-ils les CV anonymes proposés par Claude Bébéar, l'ancien P-DG d'Axa ? Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, annonce que cette réforme (le projet d'anonymat) sera étudiée par une commission technique sous l'autorité de l'ancien président du Haut Conseil de l'intégration et patron de Saint-Gobain, Roger Fauroux. Bref, derrière réforme, il n'y a rien que du vide.

Extrait n°3 : Il entre souvent une part de comique involontaire dans ces efforts de promotion à tout prix. A une époque où l'on compte un nombre inhabituel d'escrocs et de menteurs au plus haut niveaux des grandes sociétés, des partis et de l'Etat, où l'on ne sait plus si le mot affaires a trait aux activités économiques ou aux scandales financiers, les oligarques et leur personnel de haut rang sont présentés dans les médias comme nos élites. Dans l'éditorial de Libération paru le lendemain du référendum constitutionnel, Serge July écrit que les partisans du non ont rejeté "la construction européenne, l'élargissement, les élites, la régularisation du libéralisme, le réformisme, l'internationalisme, même la générosité". Le même jour (30 mai 2005), on pouvait lire dans Le Parisien : "Le résultat - que Michelle Alliot-Marie tient pour 'une défaite de la France' - est donc, pour les élites, un désaveu cruel." Le 1er juin, Alain-Gérard Slama affirmait sur France Culture que "La victoire du non consacre le discrédit dans lequel nos élites sont tombées". Le 2 juin, Le Nouvel Observateur titrait en couverture : "Le pouvoir rejeté, les élites désavouées, l'Europe sanctionnée" et, dans le même numéro, Jacques Julliard notait dans sa chronique : "Dans tous les cas, c'est le contrat national qui est gravement atteint... La faute en incombre d'abord aux élites." Remplaçant presque naïvement, sans guillemets ni ironie aucune, le syntagme caste dominante, le terme d'élites aligne le vocabulaire "politique" sur celui des commentaires sportifs où il est depuis longtemps question - à juste titre d'ailleurs - de l'élite du cyclisme italien ou du football brésilien.

 

25 juin 2013

La communauté désœuvrée

La communauté désoeuvrée (1986)

La communauté désœuvrée, de Jean-Luc Nancy, 1986.

Extrait n°1 : Mais l'individu n'est que le résidu de l'épreuve de la dissolution de la communauté. Par sa nature - comme son nom l'indique, il est l'atome, l'insécable -, l'individu révèle qu'il est le résultat abstrait d'une décomposition. Il est une autre et symétrique figure de l'immanence : le pour-soi absolument détaché, pris comme origine et comme certitude. Mais l'expérience que cet individu traverse, depuis Hegel au moins, et qu'il traverse, il faut l'avouer, avec une opiniâtreté sidérante, est seulement l'expérience de ceci : qu'il n'est l'origine et la certitude que de sa propre mort. Et son immortalité passée dans ses œuvres, son immortalité opératoire lui est encore sa propre aliénation, et lui rend sa mort même plus étrangère que l'étrangeté sans recours qu'elle "est" de toute façon. Au reste, on ne fait pas un monde avec de simples atomes. Il y faut un clinamen. Il faut une inclinaison ou une inclination de l'un vers l'autre, de l'un par l'autre ou de l'un à l'autre. La communauté est au moins le clinamen de l' "individu". Mais aucune théorie, aucune éthique, aucune politique, aucune métaphysique de l'individu n'est capable d'envisager ce clinamen, cette déclination ou ce déclin de l'individu dans la communauté. Le "personnalisme", ou bien Sartre, n'ont jamais réussi qu'à enrober l'individu-sujet le plus classique dans une pâte morale ou sociologique : ils ne l'ont pas incliné, hors de lui-même, sur ce bord qui est celui de son être-en-commun. L'individualisme est un atomisme inconséquent, qui oublie que l'enjeu de l'atome est celui d'un monde.

Extrait n°2 : Et la question de la communauté est désormais inséparable, pour nous, d'une question de l'extase : c'est-à-dire, comme on commence à le comprendre, d'une question de l'être considéré comme autre chose que comme l'absoluité de la totalité des étants. La communauté, ou l'être-extatique de l'être lui-même ? Telle serait la question.

Extrait n°3 : Et pourtant : le pur et simple effecement, sans restes, de la communauté est un malheur. Non pas un malheur sentimental, ni même éthique, mais c'est un malheur - un désastre - ontologique. C'est une privation d'être pour l'être qui est essentiellement et plus qu'essentiellement un être en commun. L'être en commun signifie que les êtres singuliers ne sont, ne se présentent, ne paraissent que dans la mesure où ils com-paraissent, où ils sont exposés, présentés ou offerts les uns aux autres. Cette comparution ne s'ajoute pas à leur être, mais leur être y vient à l'être. Aussi la communauté ne disparaît-elle pas. Elle ne disparaît jamais. La communauté résiste : en un sens, je l'ai dit, elle est la résistance même. Sans la comparution de l'être - ou des être singuliers -, il n'y aurait rien, ou plutôt il n'y aurait que l'être s'apparaissant à lui-même, même pas en commun avec soi, mais l'Etre immanent immergé dans une épaisse parence. La communauté résiste à cette immanence infinie. La comparution des êtres singuliers - ou de la singularité de l'être - maintient un écart ouvert, un espacement dans l'immanence.

25 juin 2013

Essai sur le don

Essai sur le don (1925)

Essai sur le don, de Marcel Mauss, 1924-1925.

Extrait n°1 : Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus. D'abord, ce ne sont pas des individus, ce sont des collectivités qui s'obligent mutuellement, échangent et contractent ; les personnes présentes au contrat sont des personnes morales : clans, tribus, familles, qui s'affrontent et s'opposent soit en groupes se faisant face sur le terrain même, soit par l'intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois. De plus, ce qu'ils échangent, ce n'est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des choses utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n'est qu'un des moments et où la circulation des richesses n'est qu'un des termes d'un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent.

Extrait n°2 : Ensuite deux éléments essentiels du potlatch proprement dit sont nettement attestés : celui de l'honneur, du prestige, du "mana" que confère la richesse, et celui de l'obligation absolue de rendre ces dons sous peine de perdre ce "mana", cette autorité, ce talisman et cette source de richesse qu'est l'autorité elle-même.

Extrait n°3 : A propos du hau, de l'esprit des choses et en particulier de celui de la forêt, et des gibiers qu'elle contient, Tamati Ranaipiri, l'un des meilleurs informateurs maori de R. Eldson Best, nous donne tout à fait par hasard, et sans aucune prévention la clef du problème. "Je vais vous parler du hau... Le hau n'est pas le vent qui souffle. Pas du tout. Supposez que vous possédez un article déterminé (taonga) et que vous me donnez cet article ; vous me le donnez sans prix fixé. Nous ne faisons pas de marché à ce propos. Or, je donne cet article à une troisième personne qui, après qu'un certain temps s'est écoulé, décide de rendre quelque chose en paiement (utu), il me fait présent de quelque chose (taonga). Or, ce taonga qu'il me donne est l'esprit (hau) du taonga que j'ai reçu de vous et que je lui ai donné à lui. Les taonga que j'ai reçus pour ces taonga (venus de vous) il faut que je vous les rende. Il ne serait pas juste (tika) de ma part de garder ces taonga pour moi, qu'ils soient désirables (rawe), ou déagréables (kino). Je dois vous les donner car ils sont un hau du taonga que vous m'avez donné. Si je conservais ce deuxième taonga pour moi, il pourrait m'en venir du mal, sérieusement, même la mort. Tel est le hau, le hau de la propriété personnelle, le hau des taonga, le hau de la forêt. Kati ena. (Assez sur ce sujet.)"

25 juin 2013

La Conversation

La conversation (1998)La Conversation, de Lorette Nobécourt, 1998.

Extrait n°1 : Si vous ne saisissez pas immédiatement pourquoi il est plus important de se promener que d'aller voter je ne peux pas vous l'expliquer, je m'y refuse.

Extrait n°2 : Je suis née en 68, c'est moi la révolution, vous comprenez ? Mais qu'est-elle devenue ? Les jolies phrases ne peuvent plus rien, ce n'est plus valable. Quel dommage. Cela signifie que désormais, il faut dire les choses toutes nues. Et c'est bien difficile. D'autant que je ne suis pas sûre que quiconque soit prêt à les entendre. Chacun s'aime soi et soi seul. Ce n'est pas le monde que les gens souhaitent changer mais leur vie. Ce qui n'est pas du tout la même chose. Vous en conviendrez.

Extrait n°3 : A ce propos, je compte légiférer sur la libre circulation des corps et de la pensée, je vote la suppression des portillons du métro, des barrières pour les piétons le long des trottoirs, des vitres aux guichets, des sas de sécurité dans les banques, des tickets d'attente à la sécu et dans toutes les officines publiques et administratives, la dispersion des cinémas dans toutes les villes pour supprimer la concentration des métastases. Je réaffirme l'intégration de la mort à la vie contre l'assimilation de la vie à la mort. Mes maladies - et pas seulement les miennes - étant causées par des facteurs propres à cette société, je propose la suppression de cette société, ainsi que la destruction systématique et publique des toutes les caméras installées sur la chaussée et dans les immeubles, ainsi que toutes les espèces de justifications les concernant.

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6 juin 2013

L'équarrissage

L'équarrissage (1997)

L'équarrissage, de Lorette Nobécourt, 1997.

Extrait n°1 : J'ai connu, à moins de trente ans, ce que d'aucuns ignorent peut-être toute leur vie : la fête est finie. Je suis pieds nus sur le carrelage et je vais prendre froid mais je ne peux plus me taire. Ce soir, je ne serai pas une carpe, c'est terminé. Cette nuit, je me pose comme je subjectif absolument, c'est-à-dire qui relève du sujet défini comme être pensant, bien que je n'ignore pas que nous sommes l'étoffe dont la société habille ses modèles.

Extrait n°2 : Je me sentais cadavre en sursis dans le cercueil du crâne, je contenais tout, toute ma parfaite vision du monde qui était moi, c'est-à-dire beaucoup plus qu'une poutre et seulement cela : poussière à venir, viande condamnée à disparaître.

Extrait n°3 : Je n'ai jamais connu qu'avec mes chairs, j'en ai pris possession, je ne délogerai la mort dans ma vie qu'à partir de mes sensations. Pour supporter mon étrangeté au monde je ne sais qu'une seule chose : mon corps. Le poulpe de la tristesse m'a engloutie au sortir de l'ignorance comme les bébés tortues au sortir du sable. Il ne sert à rien de changer de lieu, d'amour, de pays, de nourriture, de gymnastique, ces sortes de sortilèges ne fonctionnent pas de l'autre côté de la peau.

5 juin 2013

La Société du Spectacle

La société du spectacle (1967)

La Société du Spectacle, de Guy Debord, 1967.

Extrait n°1 : C'est l'unité de la misère qui se cache sous les oppositions spectaculaires. Si des formes diverses de la même aliénation se combattent sous les masques du choix total, c'est parce qu'elles sont toutes édifiées sur les contradictions réelles refoulées. Selon les nécessités du stade particulier de la misère qu'il dément et maintient, le spectacle existe sous une forme concentrée ou sous une forme diffuse. Dans les deux cas, il n'est qu'une image d'unification heureuse environnée de désolation et d'épouvante, au centre tranquille du malheur.

Extrait N°2 : L'illusion léniniste n'a plus d'autre base actuelle que dans les diverses tendances trotskistes, où l'identification du projet prolétarien à une organisation hiérarchique de l'idéologie survit inébranlablement à l'expérience de tous ses résultats. La distance qui sépare le trotskisme de la critique révolutionnaire de la société présente permet aussi la distance respectueuse qu'il observe à l'égard de positions qui étaient déjà fausses quand elles s'usèrent dans un combat réel. Trotsky est resté jusqu'en 1927 fondamentalement solidaire de la haute bureaucratie, tout en cherchant à s'en emparer pour lui faire reprendre une action réellement bolchevik à l'extérieur (on sait qu'à ce moment pour aider à dissimuler le fameux "testament de Lénine", il alla jusqu'à désavouer calomnieusement son partisan Max Eastman qui l'avait divulgué). Trotsky a été condamné par sa perspective fondamentale, parce qu'au moment où la bureaucratie se connaît elle-même dans son résultat comme classe contre-révolutionnaire à l'intérieur, elle doit choisir aussi d'être effectivement contre-révolutionnaire à l'extérieur au nom de la révolution, comme chez elle. La lutte ultérieure de Trotsky pour une IVe Internationale contient la même inconséquence. Il a refusé toute sa vie de reconnaître dans la bureaucratie le pouvoir d'une classe séparée, parce qu'il était devenu pendant la deuxième révolution russe le partisan inconditionnel de la forme bolchevik d'organisation.

Extrait n°3 : Du romantisme au cubisme, c'est finalement un art toujours plus individualisé de la négation, se renouvelant perpétuellement jusqu'à l'émiettement et la négation achevés de la sphère artistique, qui a suivi le cours général du baroque.

26 novembre 2012

En construction

Page livres en construction

26 novembre 2012

Matériel de lutte : Affiches, tracts et deux ou trois autres choses pouvant s'avérer utiles !

Carré AffichesCarré TractsCarré BrochuresCarré RevuesCarré LivresCarré Films

 

 

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